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Morlaix au travers des ages

Jéhan le Lormier (1563/1603)

 En 1563, nous, les lormiers avons le droit de fabriquer des brides, courroies, étrivières, éperons….

Nous appartenons  à la même corporation que les selliers, qui rembourrent, recouvrent et ornent les selles (dont l’armature en bois est fabriquée par les charpentiers).

La corporation régit notre activité, notre métier du lormier est franc de redevance, comme celui des chapuiseurs, des blasormiers et des bourreliers.

cheval 3     cheval

Certaines de mes oeuvres nécessitent de nombreuses heures de travail

Si le travail de nuit nous est interdit, pour la fabrication des objets de métal, que l'on peut clouer seulement après la chute du jour, si l'oeuvre est vendue et que l'acheteur est là à l'attendre.

En 1565,Troillus des Mesgoüets ou Troilus de La Roche de Mesgouez, baptisé le 30 juin 1536 à Landerneau, paroisse Saint-Thomas, décédé en 1606, était un gentilhomme de Bretagne. Son influence à la cour de  Catherine de Medicis lui vaut le poste de gouverneur de Morlaix.

En 1568, la capitainerie de Morlaix, est érigée en gouvernement par le roi Charles IX, eu faveur de Troïlus du Mezgouez, de l'évêché de Quimper, marquis de Laroche et de Coatarmoal, comte de Kermoaller et de Joyeuse-Garde, chevalier de l'ordre du roi, conseiller en son conseil privé, capitaine de cinquante hommes d'armes, vice-roi de Terre-Neuve,et favori de la reine Catherine de Médicis; et sur sa démission, en 1586, Alexandre de Kergariou, seigneur dudit lieu, en Ploujean, mort en 1592, de l'évêché de Tréguier.

 220px-Catherine-de-medici     220px-Caterina_e_i_figli Catherine de Medicis et ses enfants: François, Charles IX, Marguerite, Henri  

Catherine de Medicis en 1561

220px-CharlesIX Charles IX (1550-1574), roi de Fance, fils de Catherine de Medicis

En 1570, les Cordeliers du Couvent de Saint François de Cuburien y installent une imprimerie.

Le marquisat de LaRoche et de Coatarmoal est d’origine toute artificielle. Il fut créé par Henri III en faveur de l’un de ses courtisans Troïlus de MESGOUEZ, dont la famille possédait depuis longtemps les terres de la Roche Helgomarch et de Laz, suivant lettres du 8 mars 1576 publiées au Parlement le 5 octobre suivant, et formé de l’union des seigneuries de Coatarmoal (en Plouzévédé, évêché de Léon),de la Roche Helgomarc’h (en Saint-Thois, évêché de Quimper), de Laz et de Botiguigneau (en Châteauneuf-du-Faou). 

220px-Henri_III_Versailles Henri III (1551-1589) roi de Francede 1574 à 1589, fils de Catherine de Medicis

Ces trois dernières terres étaient contiguës et leur union forma jusqu’à la Révolution l’une des juridictions seigneuriales les plus importantes de la Cornouailles.

Conseiller du roi en son conseil privé, comte de Kermoillec et de Lajoyeuse Garde, chevalier de l'ordre du roi, gouverneur et vice-roi de Terre-Neuve, capitaine de 50 hommes d'armes.

Troïlus de MESGOUEZ eut d'abord de grandes contestations au sujet du château du Taureau, avec les habitants qui en avaient la garde et dont il prétendait que le gouvernement devait être réuni au sien ainsi que les impôts et billots dont le revenu était affecté à l'entretien de la garnison.

Il voulait encore assujettir les habitants à un guet et une garde continuelle et lever sur la ville un impôt particulier pour les frais de cette garde, et il avait en outre des appointements considérables. 

Troublé dans ces vues pour lesquelles il y eut instance au Conseil, il se désista de cette entreprise et depuis les gouverneurs de Morlaix ne tirent de la ville qu'un simple dédommagement sons le nom de logement qui d'abord était de 300 livres .

En 1574, Il présida la noblesse aux États de Nantes,. Trois ans après, il obtint commission pour armer, faire armer, et donner commission pour l'armement de tout navire contre les ennemis de l'Etat ; faire toute découverte, s'approprier les terres, y bâtir telles fortifications qu'il jugerait à propos, pour en jouir lui et ses successeurs sous la protection des rois de France.

En 1574,  après la réduction du château sous l'obéissance du roi Henri III  par le maréchal d'Aumont, le général y établit Jacques de Montgomery de Torbouzon, en qualité de gouverneur particulier, il remit (9 Mars 1576) le château l'année suivante au gouverneur de la ville et eut 400 livres de la ville.

f9c453594617e739-moyen2-jean-marechal-aumont-1522-1595-bellange-thierry Jean VI d'Aumont (1522-1595) Marechal de France

Jacques de Montgomery de Torbouzon, Capitaine de Lorges, fils de Robert de Montgomery, noble écossais venu en France pour se mettre au service de François Ier, Jacques fut employé dans différentes ambassades

 En 1576, Jacques de Montgomery de Torbouzon se démet de ses fonctions en faveurs de son fils Gabriel Ier de Montgomery

                       Morlaix 1590

La ville close

La place du Pavé :

A l'autre extrémité de la Grand-Rue, entre la rue du Mur et la rue du Pont-Notre-Dame, se trouve la place du Pavé. 

Pavé 1

C’est l’unique place de la ville close au XVe siècle, la place est traversée par une rue étroite que l'on nomme rue du Pavé, entourée d'admirables maisons à Pondalez couvertes de sculptures, telle la statue bien connue du Sonneur, au pied de cette statue vient jouer la Musique Municipale au soir de la sainte Cécile.

Au dessus du Sonneur, il y a la statue de saint Martin et, au-dessus encore, celle de saint Michel, les deux saints étant entourés de maintes autres sculptures, dont celles de buveurs.

Du centre de la place, on voie trois ponts-levis qui donnent accès à la ville :

Le pont Notre-Dame, derrière le moulin, enjambait le canal qui avait été creusé entre le Jarlot et le Queffleuth.

NotreDame 2 Pont Notre Dame

Le pont de Bourret, du côté de la rue de Bourret, à l'une des extrémités de la rue du Pavé

Bouret 1

Le pont de l'Hôpital à l'autre extrémité.

Près du pont de l'Hôpital se dresse la Tour d'Argent où l'on frappe monnaie (doubles et demi-blancs) pour les ducs de Bretagne.

Tour d 'argent 1  La tour d'Argent

Devant la tour et les belles maisons de la place passait la rue du Pavé et la rue Longue-de-Bourret. 

morlaix

La rue de Bourret :

Elle se prolongeait hors de la ville close, dans le faubourg de saint Martin, par le pont de Bourret. 

Une de ses maisons, située près la porte du même nom et la rivière Cuefflet (Queffleut) qui servait de douve à la ville close, appartenient à Jehan Forget. Il devait de chefrente an duc, à la Circoncision, une paire d'éperons dorés, appréciée 25 sous monnaie.

Il y a aussi, dans la ville close, un courtil près « la Valye au dessoubz le Chastel dudit Mourlaix, entre le mur de la dite Valye, d'un costé et la dite Valye d'aultre, et férant d'ung bout sur la cour dudit chastel .

Le mot Valye ou Palye est assez souvent employé en breton, pour désigner un lieu fortifié et son origine (en latin vallum).

Le Four St Mathieu

Quartier et église Saint-Mathieu, la tour est un des premiers édifices Renaissance de la région. 

Elle abrite une statue ouvrante en bois doré de la fin du XIVe siècle.

Lorsqu'elle est ouverte elle offre une Trinité sculptée et des scènes peintes du nouveau Testament. 

Cette statue qui provient de la région de Cologne a été commandée par la Confrérie des tisserands de Montrelaix.

Four Saint Mathieu 2        400833_1

Le four Saint Mathieu

Les faubourgs

Le faubourg de Saint-Martin :

La rue longue de Bourret est le prolongement de la précédente, cette rue établit la communication entre l'évêché de Léon et celui de Tréguier, en passant par la ville close de Morlaix.

La ville perçoit, pour ce passage, des droits sur les marchandises.

Le faubourg de Saint-Mathieu, plus souvent appelé faubourg du Marcheix ou du vieux Marcheix :

Ce faubourg s'étend jusqu'au Parc au duc qui, comme les autres parcs ducaux,et est entouré de murs, et dont la contenance était, en 1455, de 10 arpents en terre chaude, de 66 arpents en terre susceptible d'être cultivée, de 2 arpents en landes et bruyères, et de 412 arpents en bois exploitables de dix-huit ans en dix-huit ans.

La rue de Tnoulenn (Traonlen).

Pavé 2 le Marcheix

La rue de Myloine.

La rue des Fèvres, qui se prolongeait dans l'intérieur de la ville close, près la porte du Marcheix.

Au coin de la rue du pavé et de la rue traverse, je voie une statue burlesque du Bonhomme Mourlaix, courbé sous le fardeau de la vie du Mourlaix et ses difficultés causées par les guerres,les impôts et les taxes...

La rue de Verderel, menant de la rue de Tnoulenn au Parc du duc.

La rue ou ruelle menant de la Croix au lait au vieux Marcheix.

La rue menant de la Croix au lait à Tnoulenn.

La rue de Saint-Mahé ou de Saint-Mathieu.

La rue menant de la rue des Fèvres au Marcheix.

La place du vieux Marcheix (place du Marc hallac'h) :

Une des portes de la ville close porte le nom de porte du Marcheix.

La paroisse de Saint-Melaine :

 Dès l'entrée de la rue de Saint-Melaine, aux numéros 5, 6, 7, 9, 10, 11, se trouvent des maisons pittoresques, analogues à celles de la grand rue.

Noel_Morlaix Escaliers de Saint Melaine

 A l'angle du n°10, faisant retour sur la venelle au Son, on voit deux statues : une Vierge-Mere et un Ange tenant une banderole.

Son 2  venelle au Son,

En remontant je remarque une dizaine de vieilles façades, et plus haut encore, tout près de l'église, au coin de la rampe et du côté opposé, tout un joli groupe de maisons à encorbellements.

Je descends maintenant vers l'escalier de Saint-Melaine, et après avoir salué en passant la vénérable église et son porche de 1489, je passe devant une maison à pavillons et tourelle ronde d'escalier, porte monumentale à colonnes cannelées et fronton triangulaire, lucarnes de grand style. 

Pour voir les Lances, longs portiques couverts surmontés de maisons, Jje vais jusqu'au numéro 7 du quai de Tréguier, tout contre un petit hôtel,  j'y  trouve une maison faisant avancée de 5 mètres sur la rue, portée sur deux colonnes de pierre et un fort poteau de bois, et laissant un large trottoir libre pour la circulation. 

Cette sorte de cloître se prolongeant sur une longueur de 150 ou 200 mètres, on trouve là un passage abrité,excellent pour le va-et-vient des affaires et pour les transactions commerciales.

Plus loin encore, au no 28, un vénérable hôtel , à la mine austère, montre ses portes et ses soupiraux de magasin, au rez-de-chaussée, sa porte centrale à pilastres et fronton, son pavillon servant de cage d'escalier, et ses deux lucarnes cossues surmontées d'un fronton à niche accosté de deux larges volutes.

 La rue de Notre-Dame de la Fontaine, anciennement nommée rue du vieil Hôpital.

 La rue des Vignes. Il s'y trouvait une fontaine à laquelle on accédait par un escalier.

La rue de Ploujean. L’hôpital y était situé. C'est dans cette rue que demeurait Jean Lagadec, probablement l'un des auteurs du Dictionnaire breton appelé le Catholicon, qui lut imprimé à Tréguier en 1499.

 La rue Berre :

Il y avait dans ce faubourg, une barrière appelée la barrière de la porte de « la Rive de Mourlaix , près et jouxte le havre dudit lieu et le pont nommé Pont-an-Pichon .

Le sire du Pont, à cause de sa femme, dame de Rostrenen et du Pont, devait au duc, par an, 10 livres monnaie de chefrente, à la Toussaint, sur les ruines de deux maisons et sur une tour « faisant le coin du mur de la ville de Mourlaix, près la porte appelée la porte de la Rive, entre cette porte et la rivière d'un côté, et la maison Jehan Goezbriand, donnant lesdites deux maisons, d'un bout sur la rue menant du Pavé à ladite porte de la Rive, et de l'autre bout sur ladite tour .

La rue du château :

L'emplacement du château érigé vers l'an 1000 est hautement stratégique.

Cette rue permet d'acceder au chateau 

La rue des vieilles murailles :

Ville close, Morlaix posséde une enceinte urbaine de plus d'un kilomètre, la rue des Vieilles Murailles ou encore la rue du Mur Longe cette muraille . 

Par le chemin de l'Hospice on peut admirer les remparts de courtine aux mâchicoulis apparents, à l'emplacement de la collégiale Notre Dame du Mur .

L'hôpital de Morlaix est situé sur le terrain des Lices.

La rue du Pont-Notre-Dame :  

Il fallait pour pénétrer dans la ville fortifiée franchir l'une des cinq portes que comptait la cité :la porte de l'hôpital, la porte Saint-Yves, la porte de la prison, la porte de Bourret et la porte Notre-Dame qui s'ouvrait sur le havre.

Les voies d'accès a ces portes en prennait le nom.

notre dame   Pont Notre Dame

le Jarlot est détourné de son lit naturel et conduit le long des remparts par une tranchée creusée dans la roche du Dossen.

Un coup d’œil sur le site montre, à l'évidence, la raison du coude imposé au Jarlot et l'observation faite sur le Jarlot incite, du même coup, à l'étendre au cours du Queffleut qui lui aussi fut domestiqué pour le même usage défensif.

Le but était de donner à la Ville-Basse des fossés remplis d'eau qui ajoutent leur garantie à la sécurité des remparts eux-mêmes.

Un accès dans les remparts, la Poterne du Spernenn, permet  aux femmes de Pleyber, le samedi,  de vendre les produits de la ferme et effectuer avec cet argent leurs maigres achats.

Passé le petit pont, on accède à  l'infame Riboul, venelle insalure  de 66 cm de large qui mènne à une porte percée dans les remparts, large de 1 mètre, profonde de 2,15 mètres 

Le petit pont de bois, quant à lui, joignait le faubourg de Bourret à la campagne du Spernen, à Pleyber et à Quimper, sans passer par la Ville close.

Il était accessible aux seuls piétons et cavaliers,une venelle, menait de Bourret à ce ponceau, dénommé Pont Vorn.

Le Four St Mathieu

En 1577 et 1578, le roi  Henri III, accorde à Troïlus de MESGOUEZ, deux commissions : celle de 1578 le nomme Vice-roi des Terres-Neuves, c'est-à-dire de la Nouvelle France, avec pouvoir de gouverner celle-ci.

En 1583Bernard de Guernisac, écuyer, Sgr. de Kerhain, est lieutenant de la ville, sous le gouvernement de Troïlus du Mesgouez dont il était proche parent par sa mère. Il avait épousé Marguerite de Lagadec Mézedern.

Il fait libérer son neveu, René de Guernisac prisonnier des Ligueurs contre une rançon de 1000 écus.

En 1585, l'imprimerie du Couvent de Saint François de Cuburien est fermée.

En 1586, Alexandre de Kergariou (19 juillet 1536), Sgr. du dit lieu en Ploujean, fait son entrée à Morlaix, il prête serment de fidélité entre les mains du chancelier, le 11 novembre suivant. Il eut le malheur d'oublier son serment, il s'attacha au duc de Mercoeur, devint ligueur et rendit Morlaix ligueur.

170px-Philippe-emmanuel-de-mercoeur_(détail) Philippe-Emmanuel de Lorraine,Duc de Mercoeur (1558-1602)

Henry par la grace de Dieu Roy de France & de Pologne à tous ceux qui ces présentes lettres verront salut , faisons que nous à plain confiant de la personne de nostre cher et bien amé Alexandre de Kergariou Sieur dudit lieu et de sjs sens suffisance loyauté prud hommie experience au fait des armes et bonne dilligence à celui pour ces causes et autrement à ce nous mouvans avons donné et octroyé donnons et octroyons par ces présentes Testât et office de Capitaine et Gouverneur de nostre ville et chasteau de Morlaix que n a gueres souloit tenir et exercer nostre amé  et féal Chev denostre ordre Conseiller d estat et Capitaine de 50 hommes d armes de nos ordonnances le Sieur de la Roche Marquis de Coetermoel dernier paisible possesseur d icelui vaccant à présent par la pure et simple resignation qu il en a ce jourd hui faite en nos mains par son Procureur suffisamment fondé de lettres de procuration quand à ceci attachée soubs le contre scel de nûstre Chancellerie pour ledit estât et charge de Capitaine et Gouverneur avoir tenir et doresnavant exercer en jouir et user par ledit Kergariou aux honneurs  prééminences franchises libertés ges droits proffits revenus et émolumens appartiennent et tout ainsi qu enrajoui ledit la Roche tant qu il nous plaira le résignant vive quarante jours après a de ces présentes par lesquelles donnons en mandement à nostre très cher et féal Chancellier qu lui estre apparu des bonnes vie moeurs religion et conversation Catholique et Romaine et de lui pris et receu le ferment en requis et accoustumé il le mette et institue mettre et instituer de par nous en possession dudit estât et charge et d icelle honneurs autorités prérogatives franchises libertés gaiges droits proffits et esmolumens dessus le face souffre ...

Alexandre de Kergariou mourut, en 1592 , Son coeur renfermé dans une boîte de plomb fut enterré dans la vieille église de Ploujean

d'aumont

Aumont aura servi six rois : François Ier, Henri II, François II, Charles IX, Henri III et Henri IV.

En 1594Les Morlaisiens, ayant pris parti pour la Ligue du Duc de Mercoeur, le château fut assiégé durant  cinq semaines et emporté de force par les  3000 royalistes, que commandait le Maréchal d'Aumont; Mercoeur, abandonné par les Espagnols, ses alliés, capitula 

 220px-King_Henry_IV_of_France  Henri IV (1553-1610) roi de France de 1589 à 1610

Le château fort était implanté à mi-coteau (Tor ar Memez), surveillant l'estuaire et les hauteurs de Saint Martin et de Saint Melaine de part et d'autre d'un axe orienté approximativement au Nord.

Le 27 aout, les Royaux installèrent une de leurs batteries, celle qui se révélera efficace sur le Mont -Relais, au sud, pointée contre le donjon, entre les bastions des fossés et celui du Mont -Relais

La deuxième fut dressée sur la plate-forme de la tour de St Mathieu, non encore achevée; la troisième en la haute guéritte de la tour Notre Dame Le Meur.

Les assiégeants furent délogés des deux tours par les canonniers du chateau, non sans dégats aux deux édifices.

Ces deux batteries rendues inutiles, restoit celle du Mont relaix, laquelle fit brèche entre les bastions sus-dits, de sorte que tous les jours on venoit à l'assaut, où il se faisoit de belles-armes

Le 30 août, une armée anglaise de 7500 hommes; vint en renfort des Royaux, ils eurent quartier aux fauxbourg dès Brebis et ès environs...

Le 16 septembre, entrèrent au havre (port) de Morlaix deux Navires Anglois, chargez de munitions de poudres et balles pour les soldats du général (anglois) Nouris.

De leur côté, les ligueurs du duc de Mercoeur attendaient au Relec de passer à l'attaque des Royaux mais le Général qui commandait les troupes espagnoles associées aux Ligueurs refusa net de participer à l'assaut.

Le 19 septembre, le Duc de Mercoeur s'enfuit vers Nantes, et ce fut retraite .

Le 21 Septembre, François de Carné, seigneur de Rosanpoul, en Plougouven, établi gouverneur de Morlaix par le duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne, et chef de la Ligue en cette province, de l'évêché de Tréguier. , qui avaient fort bien résisté, n'espérant plus de secours et à bout de vivres,se rendit 

Du 26 août  au 22 septembre 1594Les bombardements subis par le château durant les guerres de la Ligue  signèrent sa déchéance, qui fut immédiate. 

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Après la prise de Morlaix, le gouvernement du château fut séparé de celui de la ville, et donné par le Duc d'Aumont au Normand Jean de Montgomrnery, seigneur de Corbozon, jusqu'en 1596.

Il descendait par les femmes de Jean de Kerloaguen qui, dans le siècle précédent, avait été si longtemps lieutenant de la capitainerie de Morlaix, il était puîné de Hierosme de Carné, chevalier, conseiller du roi, chevalier de son ordre, capitaine de cinquante hommes et gouverneur de Brest. La ville, en 1594, lui fit présent d'un buffet d'argent doré qui coûtait cinq cents écus.

Pierre, comte de Boiséon (de l'évêché de Tréguier), seigneur de Coatynisan et de Kerouzéré, vicomte de Dinan et de la Bellièreron de Marcé et chevalier de l'ordre du roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre, et capitaine de cinquante hommes d'armes, devient gouverneur du chateau jusqu'en 1596.

 Il était fils de Claude, comte de Boiséon, et gentilhomme ordinaire de la chambre, commissaire du roi en l'évêché de Tréguier.

Pierre fut toujours fidèle à Henri IV, au service duquel il prodigua sa fortune, sa liberté et sa vie : assiégé, en 1590, dans son château de Kerouzéré par plusieurs gentilshommes ligueurs, de l'évêché de Léon entre autres les seigneurs du Faouet, de Coatredrez, de Rosanmpoul, de Kersauson, de Goulvaine, de Kerven et des Iles, il ne capitula qu'après une longue résistance .

Les accords de cette capitulation portaient qu'il sortirait avec ses troupes, armes et bagages, mais au mépris de la foi du traité, il fut arrêté et emprisonner à Morlaix, maltraité et obligé de payer pour sa rançon, celle du seigneur de Carné et pour sa dépense pendant sa prison, une somme de 20,900 écus ; son château fut détruit, ses meubles pillés et la perte qu'il souffrit, en cette occasion, fut estimée  à 400,000 livres.

Magdeleine de Monteclair, maréchal de Laval Bois-Dauphin, sa cousine-germaine, paya sa rançon, les maréchaux de Bois-Dauphin et de Biron le soutinrent, Henri IV, pour lequel il s'était sacrifié, lui donna successivement les charges de gouverneur de Morlaix, de capitaine de 50 hommes d'armes, (provision du 22 mars 1590), de chevalier de l'ordre (du 21 novembre 1597), de gentilhomme ordinaire de sa chambre (du 21 novembre 1601). 

Urbain_de_Montmorency-Laval                                           250px-Charles_de_Gontault,_Duke_de_Biron_(1562-1602),_Circle_of_Daniel_Dumonstier

 

Urbain de Laval Bois-Dauphin (1557-1629), Charles de Gontaut, duc de Biron (1562-1602) Maréchaux du roy

Il lui fut en outre adjugé, par arrêt rendu à Poitiers, le 25 mai 1602, 45,000 livres de dédommagement. Il eut aussi, en 1597, commission d'arrêter le fameux Fontenelle, si connu dans ces temps par ses brigandages et les cruautés qu'il exerça contre les deux partis.

Il n'y avait point encore alors de somme fixe pour le logement du gouverneur, il est fait article pour cet objet dans les comptes de 1595 de 54 livres.

En 1595, ce gouvernement initia l'usage de planter le mai devant la porte du gouvernement., on en fit la cérémonie, le 1er mai ; les comptes de 1596 font dépense de 2 livres 47 sols.pour deux arbres de fouteau verdoyants, et pour les écussons du gouverneur, attachés à cet arbre et peints par Pierre Barazer.

En 1596, commande de 7 barriques de vin logées au château pour la garnison.

En 1596, le chateau est demantelé et les pierres conservée pour la construction de la future mairie

Les Morlaisiens donnèrent à Montgommery 400 livres pour le rachat du canon néanmoins que ledit canon est au château et non en la ville,il lui prêtèrent en outre 1000 livres qui ne furent pas rendues.

En 1597, la ville nomma sur les fonds baptismaux, Pierre de Boiséon et fit les frais de son baptême.

Elle y dépensa 564 livres 15 sols, dont voici le mémoire : Dépensé au Cheval blanc entre M. l'archidiacre, Restigou, Le Cordier, Quintin de Kerhamon, Ballavesne de Meshilly et Pinart de Kerdrain pour adviser regarder au moyen de faire le baptême du petit Pierre de Boiséon (2 livres).  

Aux chanoines de Notre-Dame du Mur pour avoir chanté la musique (1 livre).

 A la nourrice du petit Pierre (12 livres).

A la nourrice du petit Jean (4 livres).

A Marguerite Lucas, sage-femme (2 livres).

Au trompette (2 livres).

Aux domestiques du gouverneur (12 livres).

A Ysaac, violon (2 livres). 

Au tambour de Saint-Melaine (15 sols).

 36 plats d'argent présentés par les habitants à Madame de Coatinisan, ces plats pesant 72 marcs, à 7 livres 1/4 le marc et 3 livres pour le port (525 livres).

En 1599, la ville lui présenta la robe des Rameaux ; elle était de damas et coûta 13 livres.

Elle fit encore les frais du baptême de Rolland, né en 1597.

Cette année, Pierre de Boiséon perdit sa femme, et la ville fit les frais de son enterrement et de sa pompe, dans laquelle on prononça son oraison funèbre.

Sous ce gouvernement, l'ordre fut remis dans la ville, ses magasins,auparavant dégarnis, furent remplis et il en coûta à la ville 2000 livres pour cet objet.

En 1599, il bloqua, par mer et par terre, les Espagnols qui tenaient le château de Prime, pendant les mois de juin, juillet, août, pour donner le temps aux laboureurs circonvoisins de recueillir les fruits de leurs terres .

Ce blocus coûta à la ville 1143 livres 34 sols.

La même année, il y avait tant pour les gens de guerre que pour les magasins 6310 livres employées, le vin y était compris pour 535 livres. 

En 1599, naissance d'Albert le Grand ou de Morlaix, hagiographe breton, frère dominicain, auteur d'une Vie des saints de Bretagne, décédé en 1641 à Rennes

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En 1603 , il en coûta encore 2000 livres ; il y eut garnison dans le château de la ville qui fut réparé à grands frais ; on y dépensa 19,000 livres qui furent prises sur les octrois.

Pierre de Boiséon demeurait ordinairement à Kerbrat, y vivait avec beaucoup de dignité ; ayant dans sa maison des gentilshommes, des damoiselles et un grand nombre de domestiques.

Il mourut à Kerbrat, le 6 avril 1627, et fut enterré aux Jacobins de Morlaix.

 

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