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Morlaix au travers des ages

Jean le Cordonnier (1603/1692)

En 1598, profitant de la venue en Bretagne d'Henry IV, nous,les maîtres cordonniers de Morlaix obtenons du pouvoir royal la reconnaissance officielle de notre confrérie professionnelle, placée sous le patronage de saint Crépin et saint Crépinien.

Nou nous dotons à cette occasion de statuts détaillés, prenant fidèlement pour modèle la Charte médiévale des cordonniers Rennais.

Notre métier devient ainsi une véritable corporation ou jurande, au plein sens juridique du terme, bien que nous, les cordonniers de Morlaix continuont, jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, à faire exclusivement usage de l'expression Confrérie, en dépit du fait que le domaine d'activité de notre organisation dépasse de beaucoup celui d'une simple association de piété.

poulaines        poulaines 2

En 1604, Les seigneurs Toulcoet de Pennanguer possédent une vitre près de l’autel Notre-Dame de Pitié au monastère des Jacobins.

En 1605Yves du Parc devient Le Bervet par mariage, avec Marie Huon

d'aumont

Sur cette vue de morlaix nous apercevons :

Le havre ( port ) de Morlaix 

A gauche l'église Saint Melaine 

Face au port la ville close et l 'entrée du pont de Notre Dame (actuellement rue de Notre Dame)

A gauche de la ville close coule le Jarlot enjambé par le pont de la porte de la l’Hôpital puis celui de la prison (actuellement rue Carnot et rue du palais)

A droite de la ville close coule le Queffleuth enjambé par le pont de la porte Bourette ( actuellement bas de la rue Gambetta)

A gauche dans la ville close l'église de Saint Mathieu 

A droite dans la ville close le cloché du collégiale de Notre Dame du Mur

Au dessus de la ville close on aperçoit le château de morlaix ( démoli vers 1600 )

En 1610, peu de construction ont pu voir le jour par manque de moyen,une partie de la mairie, un auditorium, et des halles

Mairie 1

En 1612, le 8 Aout , Pierre, comte de Boyseon, chevallier de l’ordre du Roy, gentilhomme ordinaire de sa chambre, capitaine de cinquante hommes d’armes de ses ordonnances, du ban et arriere-ban et garde-coste de l’eveché de Leon, gouverneur pour sa Majesté des ville et chateau de Morlaix, baron de Querouzeré, seigneur de Coatnisan, pour faire resignation et se demettre entre les mains du Roy du gouvernement et capitenerye desdits ville et chateau de Morlaix, ensemble de la capitenerye desd. ban et garde-coste de l’eveché de Leon, en faveur toutes fois de haut et puissant Claude de Boyseon, vicomte de Dinan et de la Belliere, baron de Marcé, son fils aisné.

En 1615Yves Le Bervet ,du Parc 1579-1641, teneur des fiefs de : Kergadou, paroisse de Calanhel, évêché de Cornouaille, en qualité de seigneur, gouverne la ville Morlaix

Mairie 0

En 1623Morlaix est ravagée par la peste.                

Ville 8

A gauche le pont de la porte Notre Dame

A droite le pont de la porte bourret

A gauche  au fond, dans la ville close, l'église Saint Mathieu

A droite, dans la ville close, le cloché du collégiale de Notre Dame du Mur

La partie basse de la Ville-close, celle où les remparts, à défaut de falaise comme dans la ville haute,étaient doublés d'une enceinte ou douve, alimentée par les deux rivières de Morlaix, le Jarlot et le Queffleut.

En 1619, Le Carmel est établi à Morlaix  sous l’impulsion de la Bienheureuse Anne de Saint Barthélémy, compagne très chère de Sainte Thérèse d’Avila, qu’une jeune bretonne, Julienne de Keremar, rencontra à Paris en 1611 au Monastère du faubourg Saint Jacques, alors qu’elle cherchait la manière de consacrer sa vie à Dieu, après un essai de vie religieuse à Paris dans un autre monastère.
Anne de Saint Barthélémy, ayant reconnu en elle les traits de la vocation du Carmel et l’ayant instruite de ce style de vie, l’engagea à travailler à la fondation du Carmel de Morlaix. Par un acte du 17 mai 1611, et à la demande de la habitants, les gouverneurs de la ville venait en effet de concéder la permission d’édifier un Carmel près de Notre Dame de la Fontaine.
Ce qui fut fait, mais non sans péripéties...

   Carmelites 2  Carmelites 3

En 1613 , Les du Parc reprirent leur nom d'origine, perdu suite à un contrat de mariage .

En 1614, Au monastere des Jacobins , la vitre du côté de l’épître, présente deux lancettes à plein cintre divisées en trois panneaux.  Au sommet de la lancette de gauche, une Crucifixion, avec Marie et saint Jean, faisant pendant, dans la lancette de droite, à une Vierge à l’Enfant assise dans un fauteuil. L’étage au-dessous est réservé à l’alliance de Carman Léon, avec la représentation du donateur et de la donatrice en orants. Au dessous, même procédé avec Tanguy de Carman et  Marguerite du Chastel en orants.

Morlaix-Ct-St-Dominique-c-t---pitre

 

En 1622, les frère Récollet remplacent les Cordeliers au monastère de Saint François de Cuburien.

En 1624, les carmélites sont mises  en possession de la chapelle de Notre-Dame de la Fontaine, dont il ne reste qu'un pignon et une rosace de la fin du XVe siècle. 

En 1626, les revenus de la ville soit un peu plus de 100 000 Livres sont dilapidés dans des œuvres dévotes (rémunération des religieux) ou détournés par les administrateurs royaux.

En 1626, une épidémie de peste frappe notre ville, les Frères Récollets de Saint François de Cuburien nous soignent mais beaucoup d'entre nous meurent.

En 1627, Claude, comte de Boiséon Vicomte de Dinan et de la Bellière, sgr de Coetinisan gouverne la ville de Morlaix  par survivance (filliation).

il épousa en 1621 Marthe de ST DENIS fille héritière de Odet Sgr de la Tournerie et Jeanne de Tournemine.

La ville lui donna des fêtes dans le goût du temps. « Il y eut, dit Albert Le Grand qui pouvait être contemporain, de grandes magnificences, exercices militaires, feintes d'assauts,et prinse d'un fort, cartel, tournoy,courses de bagues, naumachies, et assault d'un fort artificiel, flottant sur l'eau, harangues, comédies, bals, festins, et autres réjouissances qui durèrent quatre à cinq jours ».

en 1633, son logement (salaire) varie, il est de 450 livres.

en 1635, il est réduit à 200 livres, et encore sous le bon plaisir de la Chambre des comptes.

Cette même année, par transaction du 5 mars, ratifiée le 30 octobre, il a pour toutes prétentions, 1000 livres par an. 

En 1638Sir de Kergariou de Kergrist, est pourvu, , de la charge de sénéchal de Morlaix qu'il exerçe jusqu'en 1649, époque où son fils, Jonathas de Kergariou, lui succéde à ce poste, dont il se démis en sa faveur. 

En 1638, les Ursulines s’installent à Morlaix. 

Leur fondatrice Angèle de Merici (1474-1550), contemporaine d’Ignace de Loyola, de Luther, fonde la compagnie de Sainte Ursule en 1535 à Brescia en Italie dont la mission sera surtout dévolue à l’éducation des jeunes filles. 
Sainte Ursule, sainte et martyr du 4ème siècle très vénérée au moyen-âge répétait que la culture était fondamentale pour lutter contre la barbarie.

640px-St ursule Sainte Ursule

En 1640,  une nouvelle épidémie de peste frappe notre ville, beaucoup de Mourlaisiens meurent encore, malgré le dévouement des Récollets et des barbiers.

En 1642, Claude, comte de Boiséon, on cessa de lui payer son logement et eu égard aux dettes de la ville, la communauté le supplie d'en vouloir bien faire remise à la ville, mais bien loin d'y consentir, il intente alors un procès à la ville. 

En 1642Robert Dallam, facteur d’orgue anglais, doit quitter son pays en raison de la guerre civile entre loyalistes et partisans de Cromwell.

Il débarque à Morlaix , avec toute sa famille.

Il y installe son atelier.

Nanti d’une recommandation des autorités catholiques anglaises en exil sur le continent, il trouve vite des commandes.

Il réalise des orgues pour Quimper, Saint-Jean-du-Doigt, Plestin les Grèves (1653), Lesneven, Saint-Pol-de-Léon, et restaure l’orgue de Landerneau.

En 1647Sir de Kergariou de Kergrist, se fait remarquer dans la province comme l'un des gentilshommes les plus zélés pour la conservation de ses privilèges et des plus affectionnés au service du roi.

Après avoir assisté au siège de la Rochelle et exercé le métier des armes, jusqu'à l'âge de 45 ans.

En 1649Jonathas de Kergariou, est senechal de Morlaix.

En 1653, les moines du couvent de Saint François de Cuburien ouvrent une imprimerie, autorisée par le roi Louis XIV.

En 1655Claude, comte de Boiséon, les arrérages et le principal de ses prétentions montent à plus de 12000 livres.

En 1660Louis XIV,  réclame à la municipalité le château du Taureau, qui devient une prison d'Etat, constuction de la tribune et le buffet d'orgues dans l'église Saint Melaine.

Louis_XIV_of_France Louis XIV (1638-1715) roi de France et de Navarre

Cette pérode est une époque de gaspillage ou tout événement est controlé et feté par des collations offertes aux Juges royaux

 En 1666, la Chambre des comptes, a rayé un article du compte du miseur où son logement était porté à 600 livres, en vertu d'une délibération du 16 novembre de la même année.

En 1668, le 10 décembre, l'arrêt du Conseil, confirmé par celui de 1670, fixa le logement du gouverneur à 300 livres par an. 

En 1670, le Comte de Boiséon décède.

Son fils en donna avis à la communauté par la lettre suivante, datée de la Tournerye, le 27 février.

Messieurs, le commandement dyvin d'honorer nos pères est si exprès qu'il oblige même, après leur mort, à rendre à leur mémoire toutes les marques de piété, de recognoissance et de respect qui dépendent de notre pouvoir, si ce debvoir est général pour tous, il en doibt avoir de particuliers pour ceux qui ont eu des bontés particulières pour leurs enfants, et comme vous le scavez, Messieurs, les graces extrêmes que j'ay en tout et toutes occasion reçues du mien, vous trouverez très-juste le debvoir que j'ay de rendre, autant fameux que je pourré les obsèques d'une personne qui oultre qu'il touchait par divers degrés de parentelle à l'auguste maison de France et à presque tous les premiers de la chrestienneté, comme le fait voir clairement M. d'Hozier, généalogiste de sa majesté, est mort de plus vôtre gouverneur, ainsi que vous le témoignent les provisions que je vous envoye par original, affin, Messieurs, que les plus scrupuleux à rendre des honneurs qu'ils ne verroient légittimement deubs, n'ayent plus rien qui les empesche à illustrer une pompe qui reviendra à la gloire de leur communauté.

Je vous prie donc, Messieurs, d'assister en corps à ceste funèbre cérémonye, et de faire advertir les cappitaines des paroisses de faire prendre les armes à leurs compagnyes,suivant les anciennes coustumes, vous asseurant que vous ne sauriéz faire ny d'actes plus justes ny de plaisir plus sensible à, Messieurs, vôtre très humble et obéissant serviteur, le comte de Boiséon .

Le gouverneur est enterré aux Jacobins de Morlaix ; la ville dépensa alors 400 livres de notre monnaie actuelle pour la pompe funèbre.

En 1670, Hercule-François, comte de Boiséon Fils du précédent, capitaine de l'arrière-ban de l'évêché de Tréguier, est nommé Gouverneur de Morlaix, sur la démission de son père, qui conserva la concurrence.

Gouverneur de Morlaix, dès le 14 octobre, capitaine général du ban et de l'arrière ban de Léon (1666)  épouse en 1654 Françoise de Coetquen fille de Malo marquis dudit et Françoise de la Marzeliere

En 1672, il fit,enregistrer ses provisions à la Chambre des comptes ; cette chambre ayant refusé de lui allouer son logement, faute d'avoir rempli cette formalité. 

Hervé de Rostiviec de Coetanlem, lieutenant du précédent gouverneur et major de la ville, eut commission du duc de Chaulnes, par lettres datées de Brest, le 30 mai 1672, pour commander en l'absence du gouverneur

C'était une atteinte aux privilèges du maire, qui suivant l'édit de 1561 et l'arrêt de 1634, devait de droit commander en l'absence du gouverneur.

Cette même année, aux réjouissances faites, le 3 juillet 1672, pour l'heureux accouchement de la reine, il se plaçe à la procession entre les juges et le corps de ville, et sans les attendre met le feu au bûcher. 

On en dresse procès-verbal et on porte au duc de Chaulnes des plaintes qui n'eurent aucun effet

220px-CharlesdAlbertdAillyNanteuil  Charles d’Albert d’Ailly,  Duc de Chaulnes. Gouverneur de Bretagne (1625-1698)

En 1675, son logement est porté de 300 à 600 livres par ordonnance du 5 décembre , du duc de Chaulnes, gouverneur de la province ; cette ordonnance fut confirmée par l'arrêt du Conseil de 1681.

En 1675, les paysans excédés par les hausses de taxes se révoltent, la révolte des bonnets rouges débute.

La révolte en centre Bretagne va trouver un chef dans le notaire à la réputation ruinée, Sébastien Le Balp .

Les événements passés, un des bourgeois de Carhaix témoigne qu'il s'était "acquis une telle réputation parmi les paysans révoltés [...] qu'il s'était fait passer pour le chef, que lesdits révoltés suivaient entièrement ses ordres pour sonner les tocsins, pour s'attrouper et s'assembler où il voulait, que pendant la sédition, il a été le premier en tête, à tous les incendies, pillages et désordres".

Le Comte de Boiséan, gouverneur de Morlaix, ne s'y trompe pas et écrit, le 26 juillet, au Marquis de Montgaillard : "Je crois que s'y pouviez gagner leur chef ou lui faire couper la gorge, tout ce parti se réduirait en fumée".

Le Marquis de Montgaillard qui entretient des rapports ambigus avec les insurgés, est en effet arrivé par ruse à les dissuader de marcher sur notre ville.

La prise de notre ville aurait permis aux Bonnets rouges de recevoir le renfort d'une escadre hollandaise qui croisait alors dans la Manche.

En représailles, le manoir du Tymeur en Poullaouen, appartenant à Montgaillard, est pillé et en partie brûlé.

Mais Le Balp ne rompt pas ses relations avec le marquis.

En effet, les insurgés savent que des troupes royales sont en route pour la Bretagne.

Or, pour espérer leur résister militairement, il leur faut un professionnel de la guerre.

Sébastien Le Balp tente de persuader Montgaillard, ancien officier de l'armée royale, de prendre la tête des troupes insurgées.

Le Marquis de Montgaillard passe Sebastien par le fil de l'épée, les paysans démoralisés se font massacrés par les troupes du duc de Chaulnes, réfugié a Port Louis,  qui sur ordre du roi Louis XIV, exerce alors une répression sanglante et reprend le duché en main.

Montgaillard    Le marquis de Montgaillard

En 1688, Théodore Saulnier est sieur de Villehaye de Morlaix, le 3 juillet, marchand est cité. 

Malgré l'interdiction, beaucoup de draperies d'Angleterre, d'Irlande et de Hollande entrent en Bretagne,deux bâtiments quittent le port de Tréguier et il est l'un des armateurs. 

En 1689, Début de la construction de la manufacture des tabacs

Manu

 En 1692, au mois de février, M. de Boiséon décède, et est enterré aux Jacobins aux dépens de la ville. 

L'officier qui commandait les compagnies franches de la marine, alors en garnison à Morlaix, s'étant, dans la cérémonie de l'enterrement, saisi de l'épée et de la canne du gouverneur qui étaient sur son cercueil, M. de Rostiviec, lieutenant au gouvernement, en porta sa plainte au maréchal d'Estrées, qui ordonna à cet officier, par un ordre du 4 mars 1692, de les rendre au major et de lui faire des excuses d'avoir fait .

Ce qu'il ne devait pas faire.

250px-Jean_d'Estrées  Jean d'Estrées, comte d'Estrées (1624-1707)  

Le sénéchal, qui prétendait au gouvernement, fit revivre un ancien arrêté, rendu au Conseil, le 26 novembre 1660. 

Cet arrêt en confirmant les arrêts de règlement de 1656, ceux qui avaient été rendus pour Saint-Brieuc, le 21 mars 1600 et le 23 novembre 1635, ordonne que toute commission, attribution de juridiction, tant du conseil, cours souverains, qu'autres, l'exécution des ordres et ouvertures des paquets de sa majesté, des gouverneurs et lieutenants-généraux, la présidence aux assemblées de l'hôtel de ville en l'absence du gouverneur, l'examen des comptes, états au vrai des deniers communs et d'octroi, baux à ferme d'iceux, mots du guet, commandement à la garde, et la garde des clés de la ville en l'absence du gouverneur, et généralement tous règlements et exécutions de police, affaires du domaine et tous droits, appelés royaux appartiendront au sénéchal.

Le sénéchal, s'appuyant sur cet arrêt, prétend entrer en possession du commandement en l'absence du gouverneur

Il oublie que l'édit de 1561, antérieur à tous ces arrêts de conseils, obtenus sur requête, le prive de tous ces droits attribués aux maires comme chefs de la ville ; mais ni le maire ni le sénéchal ne commandèrent pendant la vacance, et le maréchal d'Etrées nomma Hervé de Rostiviec de Coetanlem, par une ordonnance datée de Nantes, le 4 mars 1692.

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